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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/48

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sez-la, Monsieur, dit-elle au Conseiller ; elle est indigne de vos soins & du bonheur que vous lui offrez : je sçaurai faire plier son orgueil ; Oui, Mademoiselle, continua-t-elle, en se tournant vers moi, vous fléchirez, ou… Arrêtez, Madame, lui repartis-je, vivement ; je connois tout ce que je vous dois : je me ferai toûjours une loi de vous prouver par ma déférence pour tous vos désirs, que vous n’avez pas obligé une ingrate. Je sçai quels sont les droits que la nature vous donne sur moi, mais mon cœur a les siens, que vous n’oublîrez jamais sans injustice, & que la bonté du vôtre vous fera toûjours respecter. Vous ne vous trompez pas, me dit-elle, d’un air tranquille ; je ne serai jamais le tyran de votre cœur, & j’avoue que j’ai tort de vouloir fixer vos inclinations sur un objet qui les