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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/49

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mérite : Monsieur n’est pas cet heureux Mortel ; mais vous pensez tout autrement de Barneuil. Je sentis toute la force du trait qu’elle me lançoit ; mais sûre que personne au monde ne sçavoit mon secret, je lui répondis avec toute la fierté que méritoit un pareil reproche. Que devins-je, quand pour toute réponse, elle me montra une lettre de Barneuil ? Tenez, Mademoiselle, me dit-elle, démentez-en donc ce témoin ; je pris la lettre en tremblant : voici ce qu’elle contenoit.

« La violence de mon amour excuse ma témérité ; mais sans l’heureuse conjoncture qui me fournit aujourd’hui l’occasion de vous faire l’aveu de la flâme la plus vive & la plus sincère dont un cœur puisse brûler, vous auriez toûjours ignoré,