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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/58

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lité de malheureux fait la moitié du chemin dans l’amitié ; la conformité d’inclinations fait le reste ; c’est-ce que j’éprouvai dans la connoissance de Madame de Boran : c’est le nom de cette chère personne. La perte encore récente d’un Époux qu’elle aimoit tendrement, faisoit couler ses larmes ; la perte d’un Amant me rendoit malheureuse : elle me confia ses douleurs, je ne lui cachai pas le sujet des miennes ; c’étoit dans son sein que je versois mes larmes ; c’étoit dans sa compagnie que j’allois charmer mes inquiétudes. J’eus besoin des conseils de cette chère amie pour soutenir le coup dont la fortune vint me fraper dans ma solitude. Je comptois sur la tendresse de Barneuil ; il m’étoit infidéle : j’appris qu’on l’avoit vû aux pieds de Madame de Valpré ; trop fière pour accorder à son