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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/61

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circonstances de sa nouvelle, je vis la joye maligne qu’elle ressentoit de ma peine, que j’eus pourtant la force de dissimuler. L’espoir me revint ; la vérité étoit que Barneuil avoit disparu depuis quelque tems ; ma Tante m’avoit soigneusement examinée ; ma fermeté lui fit dire qu’elle ne tarderoit pas à me tirer de ce Couvent.

Madame de Valpré ne se pressoit pas de me tenir parole : depuis trois mois, je n’étois pas sortie de ma prison. Madame de Boran me dit un jour qu’elle vouloit me dissiper, & me mener chez une de ses parentes ; j’acceptai avec plaisir son offre, & quelque précises que fussent les défenses de me laisser sortir, le mérite de Madame de Boran étoit si fort reconnu, qu’on ne fit aucune difficulté de me confier à sa conduite. Je sortis donc