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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/70

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dans l’endroit où vous m’avez trouvée. Voilà, Monsieur, ma malheureuse histoire ; je vous ai peint fidélement les différentes situations de mon cœur : je vous en ai dévoilé les foiblesses : je ne veux pas les excuser ; & vous voyez par l’exposition naïve que je vous en ai fait, que je ne cherche pas à me déguiser le jugement que vous en devez porter, mais c’est l’amour qui les a fait commettre : si votre raison me condamne, j’en appelle à votre cœur.

Hélas, lui dis-je tristement, qui connoît mieux que moi le pouvoir de ce penchant invincible ! Vous voyez, reprit-elle, quels font mes sentimens ; ce n’est pas avec vous que je prétens les farder : votre générosité me dispense de cette contrainte. Ah, lui répondis-je, conservez-les à l’heureux Barneuil ;