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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/83

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danger des passions, & exercent une aimable tyrannie sur les cœurs ; lui, vous effrayoit par des peintures terribles des suites d’une complaisance trop aveugle pour ses inclinations. Quelle différence ? l’un est un maître impérieux, l’autre est un agréable confident ; ainsi l’on parvient à son but par des voyes différentes.

Je m’écarte pourtant avec mes portraits ; je sors de mon sujet : mais j’y reviens. Après avoir jetté les yeux en passant sur cette figure extraordinaire, je les portai sur Madame Sellier, que mon apparition subite venoit d’interdire. Malgré le trouble qui m’agitoit, je sçus me composer assez pour lui demander froidement, si Mademoiselle de Bonneval étoit visible ; ma question acheva de la déconcerter. Elle se tourna du côté du Directeur ; cherchant dans ses yeux la réponse