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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/84

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qu’elle devoit me faire. Je la prévins ; parlez, lui dis-je vivement, est-elle à sa chambre ; pourquoi ce silence ? Le saint homme se tourna de mon côté, & me dit d’un air froid : Comptez, Monsieur, que cette Demoiselle est en sûreté. Sans lui répondre, je pressai de nouveau Madame Sellier. Que vous dirai-je ? Je demeurai foudroyé par la confirmation du malheur de Mademoiselle de Bonneval : je tombai sur un siége ; je n’avois pas la force de leur reprocher leur action : mes yeux parloient pour moi ; ils étoient les ministres de ma colère, & les interprêtes de ma fureur ; enfin la douleur me ranima. J’addressai la parole à Madame Sellier ; voilà donc, lui dis-je, l’effet de vos indignes soupçons : que vous avoit fait cette pauvre Demoiselle ; c’étoit la douceur même ? Quand elle