Aller au contenu

Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/85

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

auroit été votre ennemie, l’auriez-vous traitée avec plus d’indignité ? Elle ne me répondoit que par ses larmes ; je ne lui en voulois pas plus de mal : j’étois sûr qu’elle n’étoit pas l’auteur de cette action ; je la connoissois, elle faisoit le bien de bonne foi, & le mal sans vouloir le faire ; mais me levant avec vivacité : Sortez, Monsieur, dis-je au Directeur ; j’oublierois peut-être le respect que je dois à votre caractère, pour me penser qu’à votre action. Il craignit ce que je m’avois certainement pas envie de faire ; il sortit.

Délivré de son odieuse présence, je me tranquillisai ; je croyois que Madame Sellier alloit m’apprendre en quel lieu on avoit mené Mademoiselle de Bonneval. Elle l’ignoroit, & me dit que Monsieur le Brun seul le sçavoit : il n’étoit plus tems