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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/92

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Brun, me jetter à ses genoux, le prier, le conjurer de rendre la liberté à cette infortunée Demoiselle. Ce motif applanit tout, il adoucit l’idée de la scène mortifiante que j’allois essuyer, & du triomphe du dévot, qui verroit à ses pieds un homme qui l’avoit traité avec si peu de ménagement ; mais ce ne fut qu’après que Madame Sellier m’eût assuré qu’elle n’avoit pû rien gagner sur l’esprit de Monsieur le Brun, que je me résolus d’aller trouver cet homme inflexible. Une Gouvernante dont la propreté, le coloris & la fraîcheur déroboient aux yeux l’outrage des années, me dit d’un air modeste, que Monsieur reposoit. Quand, lui dis-je, sera-t-il visible ? Monsieur, reprit-elle, repose jusqu’à quatre heures, donne deux heures à l’instruction de ses Pénitentes, prie Dieu jusqu’à sept,