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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/93

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& se couche à huit. Le pauvre homme, en me rappellant le trait du Tartuffe ! Je quitte la beate, en lui disant, que je ne voulois pas déranger la sainte distribution des occupations de son Maître, & que je prendrois la liberté de revenir le lendemain.

Le soir j’étois au Palais Royal, ma promenade favorite, enfoncé dans une rêverie profonde, le souvenir de Mademoiselle de Bonneval m’occupoit. C’est ici, disois-je, que je l’ai vûë pour la première fois ; qu’elle me parut aimable ! Mon cœur ne se figuroit rien de si doux que de brûler pour une aussi charmante personne ; c’est ici que je venois chercher une félicité qui me fuit, & qui n’est pas faite pour moi. Heureux Barneuil que je porte envie à ton sort ! Je ne sortis de ces réflexions qu’en me sentant