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Page:Memoires de Mademoiselle de Bonneval.djvu/94

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tirer par l’habit. Je tourne la tête, un Savoyard me présente une carte sur laquelle je lis ces mots :


On vous attend avec impatience à la Place des Victoires.


Sans sçavoir d’où me pouvoit venir cet avis mistérieux ; je n’en connoissois point l’écriture. Le Savoyard à qui j’en voulois demander des nouvelles, avoit déjà disparu. Je fus curieux d’apprendre ce que ce pouvoit être. J’allai au lieu marqué ; quelle fut ma surprife en me voyant aborder par un homme qui avoit l’épée nuë ! Je reconnois Barneuil. Ah Monsieur, m’écriai-je, en courant à lui les bras ouverts ; où sont vos ennemis ? Lâche, me répondit-il, en reculant quelques pas, je n’en ai pas d’autre que toi, défens ta vie. Mon étonnement