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Page:Mendès - La Légende du Parnasse contemporain, 1884.djvu/151

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s’admirer les uns les autres. « Malheureusement, il n’y a rien de plus absolument faux que cette affirmation. Unis par un commun enthousiasme pour le même idéal, nous nous aimions, certes, de tout notre cœur, mais nous ne nous flattions guère. Je souhaite aux jeunes hommes de l’école naturaliste, — jeunes hommes doués d’ailleurs d’un réel talent et parmi lesquels j’ai l’honneur de compter plusieurs amis, — de trouver les uns chez les autres, avec la même camaraderie sincère, la même sincérité de critique. Et nous savions aussi, quoi qu’on ait prétendu, admirer, quand ils nous paraissaient dignes d’admiration, ceux qui n’étaient pas des nôtres. Ces poètes lyriques si exclusifs n’avaient pas de plus cher souci que d’ouvrir leurs humbles journaux à leurs adversaires mêmes. Sur la première page de la République des Lettres, un autre journal parnassien, j’avais écrit ces lignes : « La Revue poursuit le but de grouper, autour des personnalités illustres qui ont bien voulu lui assurer leur collaboration, les talents nouveaux déjà célèbres et les talents encore inconnus. La communauté des travaux n’exigera pas. des collaborateurs une entière conformité de