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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/140

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LE ROI VIERGE

— La Gloriani et moi.

— Et moi.

— S’il plaît à Madame Gloriane.

— Il lui plaît. Mais que diable allons-nous faire à Nonnenbourg ?

— Je vais être nommé surintendant des théâtres, et je monterai Floris et Blancheflor.

— De Hans Hammer ?

— Précisément.

— Fichu opéra ! Pas de mélodies, rien que des récitatifs. Toujours la grosse caisse et les cuivres, comme à la foire.

— Ne parlons pas musique, monsieur ! La Gloriani débutera dans le rôle de Blancheflor.

— Il s’agit donc d’un engagement ?

— Sans doute.

— Mille dious ! sacra Brascassou.

Il s’était levé ; il faisait une laide grimace. Du haut de je ne sais quels rêves, il retombait dans une réalité mesquine. Un engagement ? rien de plus ? et à l’étranger ! presque en province. Pour chanter une musique enragée, qui casse la voix. Ah ! bien non, par exemple. Avec ça qu’ils en manquaient, d’engagements ! Cette espèce de grand seigneur, qui n’était qu’un directeur de théâtre,