Aller au contenu

Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/144

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
136
LE ROI VIERGE

— Il ne l’a jamais vue.

— Diantre ! tout est à faire alors. Une aventure passablement hasardeuse. Ah ! bête que je suis ! la ressemblance ! Vous êtes très fort, monsieur. C’est vous qui avez envoyé la robe pour juger de l’effet ?

— La robe ? répéta le prince avec un étonnement sincère.

— Très fort ! vous dis-je, et, tenez, j’ai l’idée que nous accomplirons, vous et moi, en nous entendant bien, des choses qui étonneront le monde.

— Monsieur Brascassou !

— Bah ! ne vous fâchez pas ! Entre nous, continua le petit homme baissant la voix et clignant de l’œil, nous nous ressemblons assez, en ce moment, vous, prince, et moi, coiffeur : ce que nous faisons ne paraîtrait pas, à certaines gens, beaucoup plus joli de votre côté que du mien. Pasquedieu ! monseigneur, il n’y a pas à dire, nous sommes deux compères !

— Enfin, vous acceptez ? dit brusquement le prince, pour couper court à ce sot bavardage.

— Oui !

— Nous partons ?…