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GLORIANE

Mais pourquoi diantre le prince avait-il prononcé le nom de Mona Kharis, morte à présent, et de qui l’on ne parlait plus ? Millo dious ! Brascassou comprit. C’était Frédérick Ier, de Thuringe, grand-père du roi actuel, qui avait été l’amant de l’illustre danseuse ; au nouveau Frédérick, on voulait donner une nouvelle Mona Kharis, et l’on avait fait choix de Gloriane Gloriani. Biédase ! l’on tombait bien. Oui, oui, c’était cela ! l’engagement ? un prétexte ; il fallait bien motiver l’arrivée à Nonnenbourg de la future favorite. Oh ! cette affaire était très bien menée ! Brascassou, d’un seul jet de pensées, entrevit tout l’avenir : des caresses, des palais, des courtisans, des fêtes où se dresserait Gloriane, maîtresse d’un roi ! Quant à lui-même… eh ! eh ! il y a de l’argent dans les coffres royaux.

Il courut au prince.

— Il fallait le dire ! s’écria-t-il, extasié.

— Il fallait le deviner, répondit sèchement le diplomate que cela gênait fort de se livrer tout à fait à cet homme.

Brascassou reprit :

— Le roi connaît donc Gloriane ?