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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/148

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LE ROI VIERGE

— La Gloriani est peut-être rentrée à l’hôtel, tout simplement, dit le prince.

— Hum ! Il faut voir pourtant.

Un fiacre passait. Ils y montèrent. « Cocher, au Grand-Hôtel ! et crève ta rosse ; on te la paiera. » Sur le boulevard le cheval dût marcher au pas à cause d’un encombrement de voitures pleines de dominos et de masques, et pour ne point écraser les Mangins aux casques empanachés, les laitières, les gardes françaises, les {Corr|espagnoles|Espagnoles}}, les pêcheurs napolitains, sautillant çà et là, sous la pluie fine, entre les roues, par dessus les tas de fanges et les flaques d’eau sale, qui leur éclaboussaient les bas ou le maillot, et leur mettaient des mouches au visage.

Sur l’ordre de Brascassou, qui enrageait, le fiacre fit un détour, arriva enfin devant le Grand-Hôtel, pénétra dans la cour. Des garçons accoururent, croyant à des voyageurs ; ils affirmèrent que Mme Gloriani n’était pas rentrée. Pourtant Brascassou, après une minute de réflexion, dit au prince Flédro : « Attendez-moi, » et se jeta dans un escalier. Quand il revint, il était en habit noir.

— Tiens, demanda le chambellan, où allons-nous ?