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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/163

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GLORIANE

tout deviné ? C’est très bien, vraiment. Ce monsieur qui est avec vous, ce doit être M. Brascassou. La Frascuèla m’a raconté les choses. Vous aviez peur qu’elle ne revînt jamais ? Eh ! on ne l’a pas mangée, je vous assure. Enfin, c’est elle que vous voulez, n’est-ce pas ? À la bonne heure. Je vais lui dire que M. Brascassou l’attend. C’est égal, vous m’avez fait grand’peur en venant ainsi. Nous avons cru un instant que c’était… Oh ! mais non, puisqu’il est au camp de la Jonquère, avec le général Tagereau !

Les deux hommes la regardaient, ébahis, pendant qu’elle leur jetait au visage ces paroles et ces rires avec les pétillements du flambeau.

Elle se retourna, entr’ouvrit la porte, à peine, — juste assez de place pour laisser passer deux doigts qui font des signes — et, la bouche dans l’écartement, elle appela d’une voix gaie :

— Gloriane !

Une blancheur dorée passa derrière l’étroite ouverture.

— Non… l’autre ! dit Mme de Soïnoff, secouée d’un rire plus fou.

L’entrebâillement s’élargit, et Gloriane, devant