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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/236

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LE ROI VIERGE

— Attendez, sans faire de bruit. Je reviens.

Il se jeta entre les arbres, suivi par l’étonnement de tous les petits yeux écarquillés, et reparut bientôt, effaré, haletant.

— Nous sommes perdus !

— La police ? s’écria Lisi.

— Qui donc vient ? demanda le capitaine.

— Le gouverneur !

— Seul ?

— Oh ! non. Il est seul, dans une calèche, mais il y a des gens, beaucoup de gens qui le suivent.

— Lieutenant, nous nous défendrons !

— Contre vingt ou trente hommes ?

— Je le disais bien, qu’il nous aurait fallu une caverne !

— Nous n’en avons pas trouvé ! et, en quatre jours, il eût été difficile d’en creuser une.

— Faudra-t-il donc fuir ? dit le capitaine, d’une voix sourde, le menton dans la main.

— Nous n’en avons pas le temps. Écoutez ! Ils font halte ; le lieu de notre retraite a été révélé par quelque traître ; nous allons être enveloppés.

— Oh ! dit le chef, ses petits poings aux dents.

Mais Lisi, qui ne comprenait pas grand’-