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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/243

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FRÉDÉRICK

le jardin de la Résidence, déclamant avec emphase les Brigands, de Schiller, une exécrable tragédie, bonne seulement à pervertir le cœur et l’esprit ? Enfin, aujourd’hui, tout s’achève heureusement ; et je m’imagine que Votre Altesse ne sera plus tentée de courir les bois en compagnie de ces maudits pages, comme un détrousseur de passants ; j’espère aussi qu’Elle me rendra bon témoignage des ménagements dont j’ai usé dans ces difficiles circonstances. Tout à l’heure, déjà, j’aurais pu m’emparer de Sa personne ; mais il y aurait eu un grand scandale, à cause de tous les petits villageois qui étaient là. J’ai préféré venir vous attendre ici, et Votre Altesse voudra bien apprécier…

— Assez ! dit le capitaine, d’une voix fière, en retirant son masque.

— Oh ! qu’il est joli ! s’écria Lisi.

— Je prie monsieur de Storkhaus de m’épargner ses reproches et ses protestations ! Sans doute on lui a donné l’ordre de me ramener à Nonnenbourg, dès qu’il m’aurait retrouvé ? Eh bien ! il eût suffi de me dire cela. Je suis prêt, partons.

— Si monseigneur veut bien l’avoir pour agréable, nous ne partirons que demain.