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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/246

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LE ROI VIERGE

— dans une telle proposition ; elle gardait de la basse-cour et des bois des souvenirs de perchoirs et de nids communs ; elle s’en alla dans un coin, boudeuse. Enfin, Mlle Arminia céda son oratoire au prince de Thuringe, et Karl, avec les autres pages, dormit dans les souterrains en effet. Ils y gagnèrent un rhume, mais ce fut une belle nuit de tragédie romantique.

Le lendemain, M. de Storckhaus trouva bon de ne pas se mettre en route avant d’avoir reçu les ordres de la princesse Thécla. Le courrier revint, apportant une lettre ; la mère de Frédérick approuvait le gouverneur d’être resté à Lilienbourg, le priait d’y demeurer pendant quelques jours encore avec son élève, la présence d’un enfant ne pouvant être qu’un fâcheux embarras au milieu des graves événements qui troublaient la ville de Nonnenbourg.

De graves événements, en effet, que suivirent des catastrophes.

Depuis deux ans, la belle Mona Kharis jouait les Pompadour à la cour de Thuringe, après avoir joué les sylphides au théâtre de la Porte-Saint-Martin. Il avait suffi au vieux Frédérick Ier de voir une seule fois cette fantasque fille pour