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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/267

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FRÉDÉRICK

doute — inconsciemment mais véritablement — du désir qui pousse le chien vers la chienne, et qui avait accouplé la fille et le garçon sous la voûte de roseaux, c’était de ce désir, non, de cet instinct, qu’était fait l’amour dont il s’était senti pénétré, enivré, lui, Frédérick, pour Lisi !

Pendant qu’il songeait de la sorte, les yeux fixes, la lèvre tordue, un genou entre les mains, les chaleurs du soir d’été pesaient sur les lourdes branches, faisaient s’épanouir en forts arômes les crevassements du sol et les herbes pâmées où les cliquetis des insectes semblaient les pétillements d’une flamme invisible ; il y avait sous les arbres comme un étouffement de fournaise à demi éteinte, et des chuchottements de feuilles et de nids mouraient dans le silence. Tout imbu du dégoût de sa vision récente, et plein d’une pudeur qui tremble, Frédérick s’effarait au milieu des chaleureuses langueurs de l’air, entendant, dans les caresses des feuilles remuées, des bruits d’attouchements, et sentant, des écorces et des plantes, monter de sales odeurs de sexe.

Il y eut, tout près, un frémissement de branchages. Il se retourna. Lisi était là, riante.