Aller au contenu

Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
262
LE ROI VIERGE

un enfant qui se fait petit quand on lui parle d’un monstre qui va venir le prendre. Mais Lisi n’entra point, soit qu’elle n’eût pas osé, soit que la porte fût close en effet. Un glissement fuyant d’étoffe sur les pierres.

Frédérick, respirant comme après un danger, reprit sa marche circulaire.

Les heures passaient. Personne ne devait plus être éveillé à Lilienbourg. Il y avait dans l’ombre et le silence du sommeil répandu. L’horloge d’une église sonna onze coups, lentement.

Alors Frédérick marcha vers la porte, l’ouvrit et se mit à descendre, à tâtons, l’escalier tournant.

Une bouffée d’air frais lui sauta au visage, lui passa dans les cheveux ; il entrait dans la vieille cour d’honneur dont Lisi avait fait un poulailler. Dans la clarté que versaient les étoiles, les sombres grimpaisons des lierres escaladaient les ruines pâles ; çà et là, sur des branches d’arbres fruitiers et dans des fentes de murailles, des bruits de plumes qui s’ébouriffent, des éveils de roucoulements.

Frédérick poussa une barrière à claire-voie. Il