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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/292

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LE ROI VIERGE

tinssent peu de compte, en général, des railleries et des bavardages. Il y avait dans leur attitude je ne sais quel haussement d’épaules, et comme un air de dire : « Eh bien, oui, nous sommes ainsi, après ? »

Frédérick était grandement surpris. N’ayant jamais quitté, pendant bien des années, les ruines de Lilienbourg, il ne pouvait s’expliquer qui étaient ces gens-là ; tout le monde les connaissait pourtant, et, d’un bout à l’autre de l’Allemagne, le moins bien informé des bavards de table d’hôte aurait pu fournir sur leur compte des renseignements très complets.

En réalité, un assemblage à la fois bohême et princier de dilettantes et d’artistes, que l’on voyait apparaître soudainement partout où était annoncée quelque grande cérémonie littéraire ou musicale, — festival Gœthe, festival Beethoven, — partout où devait avoir lieu la première représentation d’un opéra de Hans Hammer, la première exécution d’un concerto de Rubinstein. Ils accouraient, ceux-ci de Pologne, ceux-là de Hongrie, plusieurs de Suède, beaucoup de France, d’Italie, de Belgique, de Prusse, quelques-uns de Constantinople, — il en venait même du