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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/354

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LE ROI VIERGE

maintenant, il saurait se borner ; il faut se contenter de peu ; une honnête médiocrité, pourvu qu’elle soit passablement dorée, cela suffit…

Brascassou tourna la tête, à cause d’un grand bruit qui se faisait dans la rue. Il alla vers la fenêtre, souleva les rideaux, colla son front à la vitre. Beaucoup de gens passaient, en tumulte, levant les bras, poussant des cris. Il prêta l’oreille : cent voix se perdaient dans une confusion de bavardages. Il parvint pourtant, après avoir entr’ouvert la fenêtre, à saisir quelques paroles. « Le feu était au palais, précisément dans cette partie de la Résidence où se trouvaient les appartements féeriques de Frédérick. Comment s’était allumé l’incendie ? Par un hasard ou par la volonté du roi ? On n’en savait rien, Mais si Frédérick, ce soir-là, était chez lui, il courait risque de périr… »

Brascassou, rancunier, s’écria en frappant des mains !

— Ma foi ! s’il rôtit, ce sera très bien fait !

Alors, tout près de lui, il y eut un gémissement aigu et terrible comme le cri de quelqu’un qu’on assassine.

Gioriane était là.