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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/367

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FRÉDÉRICK ET GLORIANE

est accompli. » Et baissant la tête il rendit l’esprit.

Or, de peur que les corps ne demeurassent en croix durant le Sabbat, car on était au jour de la Préparation, et ce jour de Sabbat était grand, les Juifs prièrent Pilate qu’on leur rompît les jambes et qu’on les enlevât de là.

Les soldats vinrent donc et rompirent les jambes au premier et à l’autre qui avait été crucifié avec lui.

Puis, étant venus à Jésus, et voyant qu’il était déjà mort, ils ne lui rompirent point les jambes ;

Mais un des soldats lui perça le côté avec une lance et aussitôt il en coula du sang…


Alors, tous les spectateurs du drame auguste se dressèrent dans l’épouvante ! car, de la bouche du martyr, il était sorti un râle déchirant, un effroyable cri d’agonie ! et, en même temps, la tête de Jésus, un instant redressée, retomba lourdement. Oh ! cette clameur et ce geste étaient tels que l’art d’aucun acteur n’aurait pu les imiter ! Quoi ! tout ceci n’était donc pas un jeu ? le soldat romain avait vraiment enfoncé la lance dans le flanc du crucifié !