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Page:Mendès - Le Roi Vierge - 1881 (leroiviergeroma00mendgoog).djvu/368

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LE ROI VIERGE

Un homme venait de mourir véritablement ? De tous côtés, sur le théâtre, sur la colline et dans la plaine, s’était fait un sinistre silence, et tous les yeux agrandis par l’effroi considéraient le jeune homme expiré qui se détachait si pâle sur la gloire flamboyante du couchant… quand une femme, qui venait du village, traversa, échevelée, la foule, escalada la scène, grimpa la colline ! Et on l’entendit crier : « Frédérick ! » et encore : « Ah ! il est mort ! » Et elle tomba à genoux, et toute pantelante, elle embrassait le gibet sous ses énormes cheveux roux où s’égouttait le sang du cadavre.

C’est ainsi que mourut sur la croix, ayant Gloriane Gloriani pour Marie-Magdeleine, Frédérick II, roi de Thuringe, qu’on nomme aussi le Roi Vierge.

FIN