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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/136

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LE CHEMIN DU PARADIS

sur cette tour, le paradis, sur cette tour où Guillelmine lève vers moi les manches de sa robe, plus belle que vos ailes !

Les anges s’étonnaient de plus en plus.

— Quoi ! fol enfant, tu ne veux pas…

— Nous suivre jusqu’au séjour…

— Des éternelles délices ?

— Tu ne veux pas, pareil au élus…

— Qui sans fin s’extasient…

— Dans les clartés et les musiques…

— Voir la splendeur incomparable…

— Des miraculeux jardins…

— Où les fleurs, qui sont des étoiles…

— Enivrent de lumineux parfums…

— Et d’odorantes lueurs…

— Ces célestes abeilles, les âmes ?

— Tu ne veux pas, parmi les Vierges…

— Lys plus beaux que les lys…

— Dont l’hymen fait des roses…

— Te choisir une fiancée…

— Qui jonchera d’impérissables rêves…

— Ton angélique lit nuptial ?

Mais Aymeri, en se débattant :

— Non ! non ! je n’irai pas plus loin !