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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/137

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LES OISEAUX BLEUS

Alors les anges s’écartèrent, justement irrités de voir qu’il faisait si peu de cas des joies paradisiaques, et, à travers l’air, il tomba lourdement sur les dalles, au sommet de la tour.

Les membres brisés, le crâne rompu, Aymeri gisait, le pauvre ; le sang lui sortait de la bouche, des yeux, du front ; il sentait bien qu’il allait mourir, et, dans tout son corps, il éprouvait des souffrances telles qu’il n’aurait jamais cru qu’on pût souffrir à ce point. Mais Guillelmine, échevelée, lui mettait les bras au cou, caressant les blessures, baisant les lèvres sanglantes… « Je le savais bien, dit-il, que je connaissais mieux qu’eux le chemin du Paradis ! »