Aller au contenu

Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/156

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
141
LES ACCORDAILLES

cessait pas d’être une adorable naine ; lorsqu’elle se divertissait en compagnie de son bichon favori, elle lui passait entre les pattes sans avoir besoin de baisser la tête. Le roi et la reine eurent recours aux Fées, avec lesquelles ils avaient toujours eu d’excellents rapports ; elles ne manquèrent pas de venir, celles-ci ; dans des litières de drap d’or, aux franges de pierreries, que portaient des Africains nus, celles-là dans des chars de cristal, attelés de quatre unicornes : il y en eut qui trouvèrent plus commode d’entrer par la fenêtre ou par la cheminée, sous forme d’oiseaux de paradis ou de martinets aux ailes bleues ; mais, dès qu’elles frôlaient le parquet de la salle, elles devenaient de belles dames habillées de satin. L’une après l’autre, elles touchèrent Othilde de leurs baguettes, la prirent dans la main, — elle n’était pas plus lourde qu’une grosse alouette, — la baisèrent, lui soufflèrent sur les cheveux, firent des signes au-dessus de son front en murmurant de toutes-puissantes paroles. Les charmes des Fées n’eurent pas plus d’effet que la médecine