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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/18

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LE SOIR D’UNE FLEUR

On l’avait jetée, pendant cette fête, de voiture en voiture ; lancée au hasard, attrapée, lancée encore, elle avait été comme le volant de ces exquises raquettes que sont les mains des Parisiennes ; puis, un badaud l’ayant mal agrippée, elle tomba dans la boue, parmi l’herbe rase et humide ; et personne, d’abord, ne s’inquiéta d’elle ; et, plus tard, dans la fête mouillée, mille pieds la piétinèrent, sous la gaieté languissante des lampions et des verres de couleur, tandis que sonnaient les grosses caisses et les trombones des baraques foraines. C’était une toute petite églantine rose,