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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/343

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LES OISEAUX BLEUS

elle craignait que M. le curé n’arrivât pas avant la mort de Martine. Très dévote, elle pleurait en songeant que sa fille cesserait de vivre sans s’être confessée et sans avoir reçu l’absolution.

— Pour ce qui est de cela, n’ayez point de souci, madame, dit une voix si douce que les parents, malgré leur douleur, en eurent l’ouïe enchantée.

En même temps, ils voyaient, derrière le lit de l’agonisante, se lever une forme blanche, un peu vague, avec des ailes.

La voix reprit :

— Je suis l’ange gardien de Martine, et je pense qu’un ange peut remplacer un prêtre sans aucun désavantage. Tenez-vous dans ce coin, là-bas, ne retournez pas la tête. Votre enfant me dira ses péchés ; comme elle est tout à fait innocente, ce sera l’affaire d’un moment.