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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/344

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II

Il arrive peu souvent qu’une jeune fille se confesse à un ange ; la chose arriva en ce temps-là dans ce pays. Martine eut bientôt fait d’avouer ses menues peccadilles ; le divin messager allait la bénir, pardonnée, non des mains, mais des ailes, lorsqu’elle se souvint d’une grosse faute qu’elle avait commise, la semaine passée. Envieuse d’un mouchoir de cou, en soie rose, si joli, que lui avait montré une voisine, elle l’avait dérobé pour s’en parer. Double crime : coquetterie et larcin. L’ange demeura perplexe.

— Je ne sais, dit-il, si je dois vous ab-