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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/368

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LA DERNIÈRE FÉE

plus tôt à cela. » Et, parlant à la jeune fille de la fenêtre :


« Mademoiselle, dit la dernière fée, je sais, dans un pays lointain, un jeune homme plus beau que le jour, et qui, sans vous avoir jamais vue, vous aime tendrement. Ce n’est pas le fils d’un roi, ni le fils d’un homme riche, mais des cheveux blonds lui font une couronne d’or, et il vous garde dans son cœur des trésors infinis de tendresse. Si vous y consentez, je le ferai venir auprès de vous, avant qu’il soit longtemps, et vous serez, grâce à lui, la plus heureuse personne qui ait jamais existé.


— C’est une belle promesse que vous me faites là, dit la jeune fille étonnée.

— Je la tiendrai, je vous assure.

— Mais que me demanderez-vous en échange d’un tel service ?

— Oh ! presque rien ! dit la fée ; vous me laisserez me blottir, — je me ferai plus petite encore que je ne suis, pour ne pas vous gêner, — dans l’une des fossettes que le sourire met aux coins de votre bouche.