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Page:Mendès - Les Oiseaux bleus, 1888.djvu/88

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ISOLINE-ISOLIN

beauté si éclatante, qu’elle en eut la vue éblouie et le cœur tout troublé. « Ah ! qu’il est aimable ! » pensa-t-elle ; et, songeant pour la première fois à de telles choses, elle s’avoua que, s’il avait l’intention de la demander en mariage, elle n’en éprouverait aucun déplaisir.

Le jeune seigneur, cependant, par-dessus la haie fleurie, avait aperçu Isoline ; il s’arrêta, charmé aussi.

— Veuillent les bonnes fées, s’écria-t-il, que vous soyez la fille du roi de Mataquin ! car je viens pour l’épouser, et il n’y a rien sur la terre d’aussi charmant que vous.

— Je suis la princesse Isoline, dit-elle.

Ils ne parlèrent plus, se regardant toujours ; à partir de ce moment, ils s’aimèrent d’une tendresse si ardente qu’il n’y a pas de mots pour l’exprimer.