Aller au contenu

Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/120

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
32
AMB

Je ne me flatte pas non plus de convertir ces vains puristes que la voix de la raison touche moins que le silence de l’Académie sur le mot Amatrice, preuve, ou qu’il a été omis par elle, comme trois ou quatre cents autres mots, ou qu’il n’a pris naissance que depuis la dernière édition de son Dictionnaire. L’académie ne crée pas les mots ; son emploi est d’enregistrer ceux que l’usage autorise. Un mot est donc français avant qu’il soit inséré dans son Dictionnaire ; et si, par oubli ou par dédain, elle se taisait sur un mot reçu, sur un mot qui fait généralement plaisir, les écrivains l’emploieraient sans le moindre scrupule, et l’observateur philosophe dirait, en parodiant les vers de l’académicien Boileau :

L’académie en corps a beau le rejeter,
Le public révolté s’obstine à l’adopter.

(Urbain Domergue.)

Ambages. Il parle, il parle, il fait naître des Ambages qui, loin d’éclaircir, ne font qu’embrouiller. Ce mot latin est adopté dans plusieurs langues.

Ambrer. Le maréchal de Richelieu fut le premier, en France, qui sut Ambrer le vice.

Ambroisier. Non, ce n’est point à l’amour, c’est à l’amitié tendre et constante d’une femme qu’il appartient d’Ambroisier notre vie.

Oui, ta main, en me l’offrant, Ambroisie cet amer breuvage.