Aller au contenu

Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/135

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
ARI

gumenteux, les écrits qui, privés du charme d’une belle élocution, ne sont pleins que, 1.o de principes, 2.o de preuves, 3.o de conséquences ? Ne doit-on pas les comparer au modèle que les statuaires et les peintres appellent un écorché, et qu’ils étudient, dans leurs compositions, avant d’y mettre les draperies ou les couleurs qu’elles exigent ?

Aridure. Sécheresse physique. L’Aridure de son cheval, de ses bestiaux, annonce qu’il ne prend aucun soin de sa ferme.

Arietteur. Je conviens que la musique n’est pas seulement l’accent d’une langue, qu’elle peut et doit exprimer d’autres choses que les passions de l’ame, telles qu’une tempête, le bruit d’un orage, le ramage des oiseaux ; mais je soutiens que c’est la musique instrumentale seule qui doit peindre ces choses à l’imagination ; que c’est un monstrueux abus de l’art, que faire chanter un homme ou une femme comme une tempête mugit, comme la foudre roule et gronde, ou comme les oiseaux gazouillent. Pour chanter en être raisonnable, l’homme ou la femme ne peut que suivre l’accent de la passion qui l’agite. Ces roulades, ces cadences que fait au théâtre Arietteur le joli gosier des demoiselles Laruette, Colombe, etc. sont des invraisemblances qui révoltent l’esprit