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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/257

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DES

çaise, trompent souvent l’audace du génie, qui, selon l’expression de Montaigne, prend son aller roide et tendu. J’avais d’abord écrit : … Forcera la terre à se Déroiser, à se déprêtrailler… Dans la crainte que des lecteurs ineptes ne voulussent trouver obscures ou ridicules, ces deux expressions créées par un sentiment profond de nos malheurs, je n’ai osé les consacrer dans mon texte. (Bonneville.)

Désaccorder. (se) Ne craignez pas que parce que personne n’a les yeux sur lui, le philosophe, digne de ce nom, s’abandonne à une action contraire à la probité ; il est pétri, pour ainsi dire, avec le levain de l’ordre et de la règle : le crime trouverait en lui trop d’oppositions ; il y aurait trop d’idées acquises, et trop d’idées naturelles à détruire. Sa faculté d’agir est comme la corde d’un instrument de musique, monté sur un certain ton ; elle n’en saurait produire un contraire : il craindrait de se Désaccorder d’avec lui-même ; et ceci me fait ressouvenir de ce que Vellejus dit de Caton d’Utique : Il n’a jamais fait, dit-il, des actions pour paraître les avoir faites, mais parce qu’il n’était pas en lui de faire autrement. Nunquàm rectè fecit, ut facere videretur, sed quia aliter facere non poterat. (Helvetius.)

Désadorer. On montrait à un jeune prince