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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/258

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DES

étranger le portrait d’une princesse de France qu’il devait épouser. Il s’écrie : oh ! divine ! je l’adore !… Il arrive à Versailles, voit la princesse… Eh bien, qu’en pensez-vous ?… Je la Désadore : et retourne en poste dans son pays.

Désaffairé. Cet homme est toujours affairé, disons-nous ; ne dirait-on pas à merveilles ? Il n’y a point d’homme au monde plus Désaffairé. Le poète qui a dit :

Et toujours affairé, sans avoir rien à faire,

aurait évité la périphrase du second hémistiche de son vers.

Désaffamé. Nous avons altéré et désaltéré, et non pas Désaffamé : pourquoi ? On dit à un homme qui est à table, après avoir eu une grande faim : Commencez-vous à vous rassasier ? Le mot propre serait : Commencez-vous à Désaffamer, à être Désaffamé ? Rassasié est d’un degré au-delà. Les gourmands sentiront bien cette distinction. (La Harpe.)

Désaffectionné. L’empereur se soucie fort peu de rentrer dans la partie des Pays-Bas actuellement réunie à la France ; il est infiniment plus jaloux de conserver la part de la Pologne, qui lui est échue, que de rentrer en possession de ces provinces turbulentes et Désaffectionnées.