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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/272

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DEV

me dit : Réjouis ton cœur, l’ami Pierre, ma mère et ma sœur Geneviève s’en vont sortir pour aller au marché, et c’est pour cela que ma sœur Blanche restera toute seule gardienne de la maison, et que nous pourrons Deviser avec. » (Sauvigny. Blanche Bazu.)

Dévorateur . Le génie des arts accordé à l’homme pour célébrer les actions immortelles et encourager à la vertu, oubliant sa noble origine, n’a pas rougi de se mettre à la solde des vices, et de leur prostituer ses coupables pinceaux. Les arts brillans, qui n’eussent dû être consacrés qu’à la décoration des temples, des monumens publics, ou des palais de la législature, sont devenus des fléaux Dévorateurs, pour leur avoir laissé franchir leurs bornes naturelles, et les avoir abandonnés à l’orgueil et au caprice de l’opulence.

Dévorer.

Je les voyais tous trois se hâter sous un maître
Qui, chargé d’un long âge, a peu de temps à l’être,
Et tous trois à l’envi s’empresser ardemment
À qui Dévorerait ce règne d’un moment. (Corneille.)

La beauté de ce dernier vers consiste dans cette métaphore rapide du mot Dévorer ; tout autre terme eût été faible. (Voltaire.)

Dévoreur. Dans les festins d’Homère, on tue un bœuf pour régaler ses hôtes, comme on tue-