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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/347

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FAN

Fanir. « Les maladies et conditions de nos corps se voyent aussi aux états et polices. Les royaumes, les républiques naissent, fleurissent et Fanissent de vieillesse comme nous. » (Montaigne.)

Fantasieux. C’est un esprit Fantasieux, chimérique. La fumée du tabac rend l’imagination Fantasieuse. On n’a point de génie, s’il n’est libre et Fantasieux. Fantasieux, sous ce rapport, est l’opposé de fantastique. Ce mot convient à la poésie et au poète.

Fantasmagorie. Jeu d’optique, qui fait voir tous les combats multipliés et fins de l’ombre et de la lumière, et qui révèle en même temps d’anciennes fourberies de prêtres. Ces fantômes créés à volonté, et mouvans, ces fausses apparences amusent le vulgaire, et font rêver le philosophe. Qu’est-ce que le spectre du miroir, ou dans le miroir ? existe-t-il, n’existe-t-il pas ? Quelle prodigieuse ténuité de rayons colorés ! quel étonnant intermédiaire entre la matière que nous palpons, et l’esprit que nous ne touchons pas ! Ô spectre ! ô figurabilité ! qui, quoi es-tu ? On n’a pas encore su faire de ces expériences si curieuses, si surprenantes, un spectacle en grand. Au lieu de ces puériles illuminations, répétition uniforme, misérable et bornée, commandez à l’ingénieux Robertson de nous faire danser figurativement, sur tous les toits de la ville, des êtres intangibles et