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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/381

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GAU

Gaucherie. L’assemblée constituante a donné aux propriétaires soixante millions de dîmes, qui appartenaient partie à la nation, partie à la pauvreté ; et elle a fini (afin de venir au secours des hôpitaux) par demander cinquante-un millions cinq cent mille livres aux pauvres, dont le travail, en dernière analyse, paye et solde tout. Une pareille décision était-elle fondée sur la nature, sur la justice, sur la raison, sur l’humanité ? Non cette insigne Gaucherie vaut à elle seule toutes celles qui ont été commises depuis.

Gauchir. On fait croire au peuple ce qu’on veut. On l’avilit, et il se croit vil ; on l’appauvrit, et il se croit né pour être pauvre ; on lui dit qu’il y a des grands, et il se croit petit ; et voilà comme les préjugés Gauchissent les esprits. (Roussel.)

Gauchir. Se détériorer dans un genre quelconque. Ce maître en fait d’armes commence à Gauchir. Il est un temps inévitable où l’usage ne nous permet plus d’aller d’un pas ferme et droit, et nous fait Gauchir ; mais ne pas Gauchir dans les routes de l’exacte probité, voilà l’essentiel.

Gaudir. (se) Se Gaudir le lendemain d’un jour de travail, à gaudio, la gaudisserie prenant sa naissance de loisir et de bien-aise. Nos pères disaient aussi jongler pour Gaudir. (Froissat.)

Gaudrioliste. Il faut quelquefois s’égayer. Les