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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/390

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GLO

Glanure. C’est un homme qui vit de la Glanure de la conversation. Ainsi fesait Chamfort, qui à force d’enregistrer l’esprit d’autrui, a fait croire qu’il en avait lui-même.

Glasses. Il faut écrire Glasses à se mirer, Glasses dans les appartemens, sur les cheminées, et Glaces qui charient dans les fortes gelées ; Glaces à manger, Glaces ambrées, chez le restaurateur-glacier.

Ô toi, restaurateur-glacier, qui fais graver ton nom en belles lettres d’or, pour annoncer tes Glaces et sorbets, va, tu n’es pas un glacier-restaurateur ! Les Glasses à se mirer, et les Glaces à manger, tout cela ne substante guères l’estomac de mes chers Parisiens. Oh ! qui nous rendra, dépense pour dépense, le solide cabaret de Chapelle et de Molière.

Gloire. Qu’est-ce que la Gloire ? On peut répondre, ce que chacun la fait, une chimère, un fantôme après lequel on court, et qu’on ne saisit jamais. L’amour de la Gloire est cette passion qui nous mène à faire quelque chose dans la vue d’être applaudi, et la gloire elle-même est cette ivresse qui procure à l’homme vain les applaudissemens qu’il obtient. Cela posé ; quel est le projet de l’homme qui court après la Gloire ? de recueillir les applaudissemens et rien de plus. Si la bonne action se trouve à faire sur son pas-