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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/62

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Ces réflexions expliquent le but de cet ouvrage, parce que le tableau de toutes les pensées d’un seul homme serait le tableau le plus grand, le plus magnifique, le plus superbe et le plus neuf que l’on puisse jamais offrir à l’intérêt, comme à la curiosité des humains ; et c’est pour le posséder, ce tableau, que j’ai voulu donner à l’esprit toutes les expressions les plus variées, les plus mobiles, afin que reparaissant toujours sous une forme et sous des couleurs différentes, la même pensée ne fût jamais la même. Quel aperçu ravissant que la réunion de toutes les pensées d’un seul homme ! que de variétés ! que de richesses ! quel champ vaste ouvert à la méditation ! Il y aurait de quoi frapper d’étonnement et de respect le plus savant homme du monde. Ce serait l’harmonieux ensemble des vérités célestes ; ce serait un jour pur, un rayon lumineux jeté dans l’abyme de l’immensité et de l’éternité, comme de l’infinie grandeur de l’Être qui les préside ; car l’homme ne nous est inconnu que parce que sa langue est très-imparfaite.

Eh bien ! tentons d’en établir une qui soit d’une richesse sans bornes, et qui déconcerte