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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/68

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fois chez différens peuples, car puisque l’on ne peut assigner l’époque et l’origine de cette découverte, je pense qu’elle est entrée dans la tête de plus d’un homme, parce que chaque homme porte en soi les semences des plus hautes pensées. Moyse est un de ces génies extraordinaires qui commandent le respect, et que des têtes futiles comme celle de Voltaire, n’ont jamais lu ni compris. On dit que Moyse apporta l’alphabet d’Égypte ; mais je le répète, il y a dans ce monde plusieurs Moyses, qui brisent toutes les figures idolâtriques, tous les objets matériels, pour voir au-dedans d’eux-mêmes l’ultime présence de la Divinité, et en recevoir l’influence bienfesante.

Le commencement de la société, ces mots me font rire ; l’homme a toujours été en société, non pas il est vrai comme dans la ville de Paris ; mais l’homme ayant reçu le principe de morale et de religion, a toujours communiqué avec son semblable par la parole ; il n’a pas été réduit aux cris des animaux, comme veulent nous le dire des docteurs qui se font animaux. Voilà où conduit le métier de la métaphysique, quand on s’intitule métaphysicien en titre. On le fait de nos jours, comme s’il n’y avait plus