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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/86

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( lxxiv )

derez, génie protecteur de la France, invincible génie à qui j’adresse toutes mes pensées.

Le temps est un trésor plus grand qu’on ne peut croire ;
J’en obtins, et je crus obtenir la victoire. (Corneille)

Me voilà à peu près sûr que les généreux descendans des Gaulois et des Francs s’affranchiront eux-mêmes de tous les fers qui retardent et contrarient les progrès de leur langue, car elle est faite (s’ils nous écoutent) pour multiplier à l’infini et d’une manière incalculable, tous les rapports heureux qui féconderont la masse des idées ordinairement inertes, faute d’un langage analogue à l’indépendance et à la vivacité de l’imagination humaine. Quand j’ai travaillé ce Dictionnaire avec un nouveau degré d’alacrité et de courage, c’est qu’il en fallait ; et, je le dirai, c’est la vertu la plus nécessaire dans l’épineuse carrière des lettres. Vaincre aujourd’hui je ne sais quel dédain superbe qui, chez le lecteur, surpasse encore de beaucoup l’amour-propre ou l’orgueil tant reproché aux auteurs ; voilà votre nouvelle tâche, écrivains !

Mais aussi il est de la dignité de mon art, de l’art que je cultive, de lui donner