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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/100

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champ l’orge d’avec l’avoine & le lin d’avec le millet.

J’ai vu d’honnêtes bourgeois, d’ailleurs instruits des pieces de théatre & bons Raciniens, qui d’après les estampes & les statues croyoient fermement à l’existence des syrenes, des sphinx, des licornes & du phénix : ils me disoient, nous ayons vu dans un cabinet des cornes de licornes. Il a fallu leur apprendre que c’étoit la dépouille d’un poisson de mer ; & c’est ainsi qu’il faut aux Parisiens, non leur donner de l’esprit, mais leur désenseigner la sottise, comme dit Montaigne.

Ce benêt qu’on fit lever de grand matin pour voir passer l’équinoxe porté sur un nuage, c’était un Parisien.