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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/99

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On lui dit que ce n’est pas là le château où François Ier fut prisonnier ; il s’étonne du rapport, & cette singularité exerce toute son intelligence.

Il est toujours bon patriote, & ne renie point son pays ; car il annonce à tous ceux qu’il rencontre, qu’il est né natif de Paris ; que sa mere vend des étoffes de soie à la Barbe d’or, & qu’il a pour cousin un notaire.

Il rentre dans sa famille ; on le reçoit avec des acclamations ; ses tantes, qui depuis vingt ans n’ont été aux Thuileries, admirent son courage, & le regardent comme le plus hardi & le plus intrépide voyageur. »

Tel est ce badinage, qui dans son tems eut du succès, parce qu’il peint d’après nature l’imbécillité native d’un véritable Parisien.

Ajoutons que, quand il revient dans ses foyers, il lui manque encore une grande connoissance ; car on ne peut pas tout apprendre : il ne sait pas démêler dans un