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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/104

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à tout le quartier. La belle-mere a parlé de son côté ; les avis sont partagés.

On se raccommode au second enfant ; les larmes coulent de part & d’autre ; les voisins sont édifiés, & la boutique prospere. C’est en vieillissant que la mere oublie un pouvoir qu’elle vouloit pousser trop loin. Elle fait ligue alors avec sa fille contre son gendre qu’elle ménage & qu’elle n’aime point. Ses petits-enfans sont charmans, spirituels ; mais ils ne tiendront, dit-elle fréquemment, que du grand-pere & de la grand-mere.

Au reste il faut beaucoup de courage & de vertu dans une petite bourgeoise, pour qu’elle n’envie pas secrétement l’opulence & l’éclat de telle courtisanne, qu’elle voit parée & dans l’abondance. Elle seroit bien fâchée d’être une fille entretenue ; mais elle soupire quelquefois en songeant à la liberté qu’elles ont de prendre & de choisir des amans. Il n’y a point de vertu sans combat. La petite bourgeoise qui combat &