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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/120

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mettoit en gage chez le prêteur, au lieu de lui faire un billet d’honneur ? Point d’hypotheque plus assurée : le prêteur dormoit tranquille, jamais la dette ne manqua d’être acquittée à son échéance.

Nous n’avons plus, il est vrai, le ridicule d’ensevelir notre tête sous une chevelure artificielle, de coëffer le front de l’adolescence d’un énorme paquet de cheveux ; le crâne chauve & ridé de la vieillesse n’offre plus ce bizarre assortiment ; mais la rage de la frisure a gagné tous les états : garçons de boutiques, clercs de procureurs & de notaires, domestiques, cuisiniers, marmitons, tous versent à grands flots de la poudre sur leurs têtes, tous y ajustent des toupets pointus, des boucles étagées ; l’odeur des essences & des poudres ambrées vous saisit chez le marchand du coin, comme chez le petit-maître élégant & retapé.

Quel vuide il en résulte dans la vie des citoyens ! Que d’heures perdues pour des travaux utiles ! Combien les friseurs & les fri-