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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome I, 1782.djvu/133

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notre grossiere origine est empreinte dans les monumens qui nous en restent : vous voyez le tombeau de Clovis dans l’abbaye de Sainte-Genevieve, dont il fut le fondateur ; mais il est aisé de voir que le monument est moderne, & il n’en a pas plus de dignité : cela ne ressemble guere au temple de Romulus.

Les Normands ayant pillé, brûlé & saccagé à plusieurs reprises l’église & l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, il n’y reste plus que des sépulcres vuides & des inscriptions incertaines. Ce qui s’offre de la sculpture ancienne donne l’idée de la barbarie la plus révoltante : la religion chrétienne ne fut jamais riante, même dans son berceau ; on le voit trop dans ces débris des siecles passés, siecles malheureux & bizarres, marqués par tout ce que l’erreur & l’ignorance ont de honteux & de funeste.

Qui sera curieux de visiter les tombeaux de Childebert & d’Altrogotte, de Chilperic & de Frédégonde sa femme, pourra les voir. Les inscriptions de Chilperic prient les vivans